L’autobiographie de John Cleese : je me suis laissé tenter. Parce que, quand même, ce n’est pas n’importe qui, et qu’il écrit bien. Préambule : attention, c’est son autobiographie à lui, pas l’histoire des Monty Python. Du tout. Pour ça, il faut aller voir ailleurs. Ici, il s’arrête au démarrage des Pythons. C’est donc sa vie d’enfant et sa scolarité, pour une grande partie. Avec de l’humour, bien sûr, très anglais et retenu, bien sûr, mais aussi une lecture assez fine de sa propre psychologie et de celle de ses proches. Et c’est vraiment étonnant de voir à quel point les rapports de classe sont présents et importants : quant à ce qu’on peut être ou ne pas être, montrer ou ne pas montrer ; quant aux écoles auxquelles on accède et ce qui y est transmis. Il y a un vrai regard sociologique, et dans un cadre qui pour moi est à la fois familier et exotique (ce qui fait que les traits saillants sont très soulignés à mes yeux). Ensuite, l’université et les débuts dans l’humour sont plus l’occasion de prendre la mesure de la nouveauté qu’étaient ces formats et ces émissions. Tout était à construire et à inventer, ce qui laissait de beaux espaces créatifs. Et c’est aussi l’occasion de parler de ses collaborateurs et amis, en particulier le très unique Graham Chapman. C’est sur l’ensemble souvent touchant, et drôle mais sans que ce soit sur un ton comique ou que ça prenne beaucoup de place. J’ai trouvé ça agréable et intéressant, et amusant, mais sans que soit très marquant ou exceptionnel.