
Tout est dans le titre, sauf qu’il y a bout caché : c’est féministe, c’est punk mais en fait c’est surtout spunk. Parce que spunk, c’est un mot inventé par Fifi Brindacier. Et l’autrice parle beaucoup de Fifi, de manière passionnante. Fifi en tant que telle, avec ses origines et la manière dont les traductions françaises l’ont sévèrement assagie, édulcorée voire dépolitisée (et oui, ça donne grave envie d’accéder au texte original ou au moins à une traduction fidèle (et ça dit bien la dimension transgressive du texte, et le mépris des éditeurs pour les auteurices pour enfants)). Mais aussi Fifi comme inspiration d’un modèle féminin et d’un modèle féministe qui soit libre, drole et iconoclaste. Et c’est vraiment chouette tout ce que ça permet de brasser comme questions. Questions souvent assez profondes et radicales : on sent bien que l’autrice ne débute pas sur ces questions, loin de là (ni sur le militantisme en général). Et c’est très bien écrit, de manière très vivante et punk, ce qui fait que j’y ai pris plaisir aussi bien sur le fond que sur la forme. Et qu’il va falloir que je trouve une édition fidèle de Fifi (mais pas en suédois, tout de même). Un très chouette bouquin, hors des catégories classiques, pour les amateurices de détours punks et de réflexions de fond.