En ces temps d’anniversaire, je suis bien réjoui de voir les publications sur la Commune se multiplier, d’autant que ça permet d’avoir des choses vraiment originales (dans la forme) et détaillées (sur le fond) : c’est le cas de ce premier tome des damnés de la Commune. La forme est vraiment étonnante et m’a beaucoup plu : c’est une BD mais dans laquelle toutes les illustrations sont des gravures d’époque. Ce qui est beau parce que ce sont des images très fines, contrastées et pleines de détail. Et vivantes, proches du quotidien. Je suis impressionné par la richesse de documents exhumés par l’auteur. Ça donne une réalité et une proximité historique très sensibles et touchantes. Et pour autant, ce n’est pas plat ou lassant parce que les gravures sont découpées et assemblées en cases de BD dynamiques de manière inventive. Et dans ce format, l’auteur partage ses recherches et son enquête dans l’histoire de la Commune, en partant de deux personnages inconnu-es et a priori secondaires. Ce qui est touchant et permet de partir de la vie de la population elle-même. Ça démarre doucement mais ça permet de s’y plonger progressivement, et de prendre l’histoire bien en amont. Ce qui est ma seule frustration : c’est à la toute fin de ce tome que commence vraiment la Commune. Je n’ai donc plus qu’à enchainer sur les tomes suivants en ayant tout ce qui y a mené.

Les damnés de la Commune, t2 ceux qui n’étaient rien de Raphaël Meyssan (c)Editions Delcourt