
Octavia Butler est une autrice que j’avais jusque là ratée. J’avais bien tort. Ce roman a été la petite claque qui va m’amener à en lire d’autres. Vu de loin, on pourrait se dire : une histoire de vampire de plus, peu de chances que ça soit plus que de la distraction sympa. Ce qui serait une grosse erreur. C’est certes une distraction très agréable, parce que c’est vraiment bien écrit, et touchant, et prenant. Mais c’est vraiment bien plus que ça. Parce que l’héroïne est noire, et une enfant. Et parce que ça parle avant tout de rejet, de racisme et surtout surtout d’amour, de famille et de confiance. Et on sent que l’autrice a sacrément des choses à dire sur le sujet (et étant noire, féministe, de classe populaire et autrice de science fiction, c’ est plus que cohérent). Pour autant, elle réussit à ce que ce soit vraiment un beau roman avec des personnages pleins sans jamais virer au plaidoyer (non que je sois forcément contre les plaidoyers mais j’ai vraiment apprécié la finesse avec laquelle tout est traité ici). C’est de l’excellente (science) fiction intelligente. Et qui propose une chouette réinterprétation des canons vampiriques avec de l’éthique, de l’interdépendance et du polyamour dedans. Je n’ai qu’un regret : qu’il n’y ait pas de suite, j’aurais vraiment aimé que ce soit une série.