
Au vu du titre, je n’aurais sans doute pas acheté cette petite BD, mais heureusement j’ai bénéficié de bons conseils (merci Alizée). De fait, ce n’est pas tant de burn out qu’on parle (même si on en parle) mais plutôt de management libéral avec une lecture politique et critique. En faisant le lien avec les évolutions du capitalisme donc, notamment depuis 68, et en considérant bien le management moderne comme son fer de lance idéologique. C’est un très bon boulot de vulgarisation qui met en lumière de manière claire et bien découpée les méthodes appliquées et leurs effets : individualisation de la gestion des salarié-es, prise en compte des affects, bouleversements permanents et déconstruction du statut de professionnelles pour gérer des humain-es mis en position d’éternel-les apprenti-es (et toujours plus ou moins en échec face à des objectifs plus ou moins inaccessibles), jusqu’aux évolutions récentes des happiness managers et méthodes de fidélisation issues de l’armée. Tous ces éléments, exposés clairement, donnent à comprendre le pourquoi du burn-ouf, et plus largement la manière dont le management moderne change le monde d’une manière dramatique (et est donc de mon point de vue un enjeu de bataille culturelle). En bref, sur le contenu, c’est très utile, et très compact, je le recommande. La forme BD fait que c ‘est accessible et séduisant, mais pas beaucoup plus : j’ai trouvé la narration et la construction sans beaucoup d’intérêt. Ce qui n’est pas grave vu l’intérêt de l’ensemble mais ça n’a pas vraiment d’attrait en tant que BD. Lisez-le donc comme un essai synthétique et efficace avec une forme très accessible, vous ne serez pas déçu-es.
Voilà qui m’intéresse beaucoup, vu que ce j’ai lu jusqu’à maintenant sur le sujet n’évoquait que rarement l’aspect systémique: en restant concentrée sur des causes précises, beaucoup de la littérature sur le burn out fait penser que ce sont à chaque fois des cas particuliers.