Ça faisait un moment que j’avais envie de me plonger dans la question des communs et j’ai décidé de commencer par le grand bain. Parce que c’ était un bouquin recommandé en termes de profondeur et de recul. Et, oui, c’est bien le cas : c’est très réfléchi, dense, documenté et politique. Autant vous dire que ça ne se lit pas vite tant ça demande de la concentration. Mais, pour autant que ça se lise par petits morceaux, j’ai trouvé que c’était systématiquement passionnant et qui plus est structuré et pensé d’une manière qui me convient très bien. C’est à dire en mêlant des exemples concrets (du monde entier, et tous sont motivants et remplissent d’optimisme sur ce qui est possible en termes de communs ambitieux, et ce dans tous les domaines d’activité), des analyses qui structurent en termes de concepts et une perspective politique forte en termes de transformation sociale. Le contenu est globalement divisé en trois parties : la première sur les fondamentaux de valeurs et d’ontologie sur lesquels les communs se basent (et c’est peut-être ce qui m’a le plus ouvert de voies de réflexion), la seconde sur les manières dont les communs fonctionnent (avec des principes incontournables et beaucoup de souplesse dans la manière de les faire vivre), et la troisième sur les perspectives de développement, notamment à grande échelle et dans le cadre d’une société capitaliste (avec bien sur l’objectif d’en sortir). Il y a donc à la fois de quoi comprendre de manière très approfondie de quoi il s’agit et ce que ça peut changer si on le pense de manière stratégique et politique. Ce qui en fait pour moi un excellent ouvrage dans lequel je reviendrais certainement piocher, et qui m’ouvre des perspectives très enthousiasmantes à de nombreux niveaux. Pour celles et ceux qui ont envie de changer le monde, ça fait du bien, en espérant une traduction un de ces jours.