
J’admire clairement le courage politique et la droiture de Christiane Taubira, mais je crois que je suis tout aussi impressionné par sa culture et ses talents d’oratrice. Et ce sont ces aspects que j’ai eu envie de découvrir avec ce petit ouvrage où elle parle de son rapport aux livres et à la culture, et à la manière dont ça l’a construite. Et je n’en ressors pas moins admiratif. De son écriture d’abord, qui est travaillée et maîtrisée. Élégante et érudite. Presque trop parfois pour moi qui ne suis pas un littéraire (au sens où on parle des grandes œuvres et des styles officiellement littéraires). De sa culture aussi, même si là aussi je n’ai pas toutes les références. Ce qui parfois manque, mais qui plus souvent donne envie de découvrir. De son parcours et de son engagement surtout au final. Parce que si ce n’est pas le sujet central, c’est tout de même ce qui ressort le plus. Parce qu’elle ne peut penser ces œuvres et la culture sans interroger leurs idéologies, leur manière de servir ou de dénoncer les oppressions et les dominations. Et tant mieux. Surtout quand c’est aussi bien dit. Et c’est de plus en plus le cas au fil des parties, ce qui fait que ça se finit sur ce qui me touche le plus. Au final, c’est un petit livre plein de références, pas toujours si abordable mais dans lequel on trouve quelques pépites (et des valeurs solides et vivantes).