
Je suis fasciné par l’histoire byzantine depuis longtemps et je n’ai découvert que récemment que Kay avait écrit une série dans ce contexte. Enfin, presque. Ce n’est pas historique mais c’est de la fiction dans exactement le même environnement, en changeant juste les noms des lieux (et parfois pas beaucoup à Ravenne devient Varenne par exemple). Et avec une petite touche de fantastique mais qui ne sert qu’à rendre réelles les croyances de l’époque. Donc, oui, c’est Byzance. Et c’est Byzance décrite avec beaucoup de richesse, à partir de recherches très approfondies. J’ai beaucoup apprécié cette profusion de textures, ambiances, références, odeurs : Kay décrit un monde plein et vivant et c’est vraiment très plaisant de s’y plonger. C’est d’autant plus agréable que les personnages et les intrigues sont aussi éloignés des canons du med-fan qu’ils sont adoptés au cadre byzantin : en premier lieu la réalisation des mosaïques de Ste Sophie, et bien sur toute la politique courtisane entourant un tel projet dans la cité qui est le centre du monde et de la foi. Avec une capacité à décrire et à faire ressentir la dimension esthétique que j’apprécie beaucoup Et à varier les points de vue aussi : je ne connais pas beaucoup d’auteurices passant de manière aussi fluide et satisfaisante d’un personnage à l’autre, notamment sur des personnages secondaires et ponctuels. Au total, j’espérais une lecture de pure détente sans grande ambition, je n’ai eu qu’à moitié ce que je cherchais : c’est de la pure déteste mais avec beaucoup d’ambition et de richesse. Tant mieux.