300420_Census-taker

China Miéville, c’est toujours en partie bizarre, décalé, étrange, un peu malsain. Il y a toujours quelque chose d’inquiétant parce que incomprehensible caché dans le fond. Avec au-dessus des histoires bien foutues de styles différents. Et bien dans ce petit roman, il n’y a pas la couche du dessus, il n’y a que le bizarre du fond. Oh, certes, il y a une histoire, mais dont les tenants et aboutissants sont aussi peu explicites que le monde lui-même. Si vous n’aimez pas être perdu-es, que vous voulez comprendre ce qu’il se passe au sens habituel, ça ne va pas vous plaire. Si vous arrivez à lâcher prise sur cet aspect, par contre, ça peut. Parce que les images, les moments et les ambiances évoquées sont fortes et marquantes. Étranges et mémorables. Et que c’est vraiment très bien écrit. Et que la dimension disjointe est cohérente avec l’histoire, même si ce n’est pas réassemblé au final. C’est Miéville qui s’affranchit de beaucoup des contraintes habituelles du format, et il peut se le permettre, il en est complètement capable. Et il ressemble d’autant moins aux autres. Alors si vous êtes prêt-e- à vous laisser embarquer dans du bizarre disjoint très bien foutu, je pense qu’il mérite d’être essayé. Et il ne vous laissera pas indifférent.