300420_Jeu

Un petit bouquin écrit à l’occasion d’une exposition sur le jeu à la Maison d’Ailleurs que je regrette bien d’avoir ratée. Parce que forcément, une expo sur le jeu, en ce qui me concerne, ça fait pas mal écho… Il s’agit en fait ici de deux essais : le premier correspondant visiblement aux textes de l’expo et le second le commentant et poussant plus loin l’aspect philosophique. L’ensemble est très illustré, sur un peu plus d’une page sur deux, avec des couvertures et boîtes de jeu très variées et très chouettes, notamment dans les vieux Jeux des années 40 à 60. Et il y a quand même quelques pépites, au-delà de l’aspect nostalgique. Le premier essai m’a bien plu mais il ne m’a pas tellement surpris puisqu’on est sur des idées que je partage (et que j’avais abordé, en moins bien, dans mes propres textes d’expo) : le jeu comme médium avant tout narratif. Comme support pour raconter des histoires uniques et personnelles dans un cadre dont on a choisi les contraintes. C’est bien amené, bien écrit et plein de chouettes références. Et court, pour celles et ceux qui veulent un vrai traitement de la question sans se taper de gros volumes. Le second essai a un regard philosophique que j’ai trouvé riche mais surtout clair et synthétique, de grandes qualités dans ce cadre-là. Après avoir rappelé comment le jeu a longtemps été déconsidère dans la culture savante, ce qui est éclairant, il synthétise surtout Roger Caillois et Serge Chauvier sur les interactions entre culture (au sens sociétal) et jeu. Et sur la place et fonction du jeu comme espace pour penser et vivre des alternatives au réel. Ce que je trouve réjouissant et passionnant. Et que j’avais déjà lu chez les auteurs en question, mais franchement je l’ai mieux compris ici parce que c ‘est dit clairement, et trouvé plus percutant parce que c’est court et direct. Du coup, je trouve que c’est un petit bouquin accessible et riche que je conseille pour réfléchir sérieusement au jeu sans se plonger dans de gros ouvrages rébarbatifs.