J’avais envie de lire bell hooks dans ses écrits plus récents, et pas sur sa pratique pédagogique. Parce que c’est quelqu’un qui réfléchit et qui incarne ses valeurs d’une manière que je trouve attirante. Et je trouvais intriguant et courageux de parler d’amour, directement, intelligemment. Et si j’ai été en partie surpris, je n’ai pas été déçu, loin de là, j’ai même été assez impressionné. J’ai même trouvé la première partie tout à fait essentielle, presque une révélation. Par la manière de penser et de parler si clairement de l’amour, à l’inverse de la tendance fumeuse et romantique souvent dominante. Vraiment éclairant et enrichissant. Et ça pose la base de toute la partie suivante qui explore la place et le rôle de l’amour dans notre manière de vivre et de nous intégrer dans le monde. Culturellement. Et avec toute la richesse d’une analyse critique des rapports sociaux, notamment sexistes et classistes. Dans la famille, dans le couple, l’éducation mais aussi la politique. Là aussi, c’est riche, propre à l’introspection. Ça permet de se repositionner mieux, de questionner des choses importantes qu’on occulte souvent. Ça donne envie d’y revenir un certain nombre de fois. La troisième partie tire ces fils sur le terrain de la spiritualité et de la connaissance de soi, toujours en s’appuyant sur une réflexion profonde et du vécu personnel. Et même si elle me parle moins directement, je l’a trouvée très riche et intéressante aussi. C’est au total un livre qui sort courageusement des sentiers battus pour parler d’amour de manière pensée et politisée, et c’est vraiment chouette. Je n’ai donc pas fini de lire bell hooks et de m’en réjouir.
Chroniques (SEb) 