120420_Luna Moon rising

Ian McDonald faisait déjà partie des auteurices dont je lisais systématiquement les nouveaux romans, mais à l’issue de cette série (qui est sa première, précédemment ce n’était que des volumes uniques), je peux dire qu’il rejoint le panthéon des auteurices qui m’ont complètement bluffé et que je suivrai assidûment. J’avais déjà beaucoup aimé les deux premiers tomes mais ce troisième et dernier clôt l’ensemble de manière magistrale. Le monde et les personnages sont bien posés, dans toute leur complexité et leurs incertitudes, et sur cette base-là, tout s’accélère et s’enchaîne, avec une impression de dominos imprévisibles et pourtant inéluctables. Et c’est un aspect que je trouve vraiment brillant : ce n’est pas prévisible, on ne voit pas trop les choses venir, mais ce n’est jamais moins que parfaitement logique et crédible. Et là aussi, McDonald maîtrise la complexité : tout ne retombe pas magiquement en place bien ficelé proprement. Tout se finit vraiment mais pas trop bien, pas artificiellement. Et pourtant ça ne manque pas de beaux moments retors bien amenés si vous aimez les intrigues politiques. Le fait que ça se termine vraiment sur le champ politique et pas à coups de gros flingues m’a vraiment plu aussi. Donc oui, c’est sur le fond comme annoncé du Game of Thrones sur la Lune. En mieux. Quant à la forme… Je pense qu’elle m’impressionne encore plus que le fond. C’est écrit avec une économie et une sobriété magistrales. Un art de l’ellipse aussi. Il n’y a rien de trop. Pas de scènes inutiles, pas de transitions, pas de descriptions longues. Et pourtant il y a toute la finesse et la profondeur nécessaire, pour les personnages comme pour le monde. Tout à fait l’inverse de ta tendance en SFF sur les romans en série. Et ça m’a fait un bien fou. Seul inconvénient : ce n’est pas fait pour lire trop longtemps d’un coup, c ‘est trop fort et trop dense, il faut des pauses pour savourer. Vous l’aurez compris, j’ai trouvé ça très très bien.