
bell hooks écrit à partir de sa pratique pédagogique, qu’elle nomme pédagogie de la liberté, inspirée notamment de Paolo Freire. Elle parle donc de pédagogie émancipatrice. En théorisant, mais à partir et en retournant à une pratique concrète, et dans une langue abordable. Et qu’est-ce que ça fait du bien ! Parce que ce n’est jamais abscon, que c ‘est incarné et humain, et que c’est vraiment plein de finesses dans le traitement de la réalité de ce que peut être un pratique émancipatrice. Qui est donc pleine de questionnements, de contradictions et de difficulté. Ce qui est infiniment plus riche à lire et à comprendre, et invite à un vrai dialogue. L’ensemble est composé d’une série de chapitres, qui sont des textes relativement courts et au final plutôt autonomes même si ils sont assemblés avec une vraie logique. L’écriture m’a demandé un peu d’acclimatation mais au final j’ai aimé le style. Et comme je disais, le contenu m’a passionné. Son parcours (certains textes sont très autobiographiques) m’a éclairé sur certaines questions que je m’étais peu posées, notamment en termes d’enjeux raciaux aux Etats-Unis dans le milieu scolaire et universitaire. Et ses réflexions et expérimentations pédagogiques m’ont passionné, aussi bien quand elle rejoint et questionne ma pratique que quand elle m’ouvre de nouvelles perspectives et de nouveaux questionnements. Vraiment une lecture que je recommande.