
Oui, j’ai acheté et lu cette BD sans être conscient qu’il s’agissait du troisième tome d’une série, mais ce n’est en rien un obstacle. Au contraire, je vais être ravi de me lancer dans les deux tomes précédents. Parce que c’est vraiment une BD que j’ai beaucoup aimée. C’est une BD qui propose un imaginaire post-capitaliste, un récit de la manière dont on pourrait radicalement passer à autre chose. Mais pas de manière linéaire ou sérieuse, avec beaucoup d’humour absurde et beaucoup de poésie. L’objectif n’est pas de proposer un récit ou une projection crédible mais de donner à penser à partir de petites graines de mythes et d’humour qui sont vraiment en rupture avec nos modes de pensée et d’argumentation enfermés dans des obligations de sérieux rationnel et comptable. Et pourtant, il y a du fond, vraiment. Ça parle de ce qu’il a à changer, de ce qui déconne, et bien. Et c’est drôle, en termes de forme. Que ce soient les mésanges fans de cocktails molotov, Trump qui prends des acides pendant que Macron exige qu’on le regarde nager ou l’anthropologue Jivaro qui essaie d’offrir ses sangliers à la fin du marché, c’est drôle, et de cette famille d’humour absurde qui révèle des enjeux profonds. Et, enfin, c’est beau. Entièrement en aquarelles, certaines très naturalistes, d’autres moins, mais toujours belles, douces et colorées. Avec peu de mouvement par rapport à de la BD classique, mais étant donné l’efficacité et le rythme du texte, ça ne m’a posé aucun problème. Comme je disais, j’ai vraiment beaucoup aimé, à tous points de vue. Je vais lire les précédents et je vous recommande de jeter un œil à celui-ci.

