
Peut-on faire du médiéval-fantastique intelligent, inclusif, peu violent et de bonne qualité : the Dragon Prince répond oui. Et pour presque tous les âges en plus. Le contexte semble initialement très classique : des royaumes humains médiévaux avec peu de magie, opposés de longue date à des elfes et créatures magiques, des dragons, des guerres anciennes… sauf que déjà, quelques éléments font prêter attention. On trouve toutes les couleurs de peau, sans distinctions apparentes : le roi est noir, son fils métis et son beau-fils blanc. Et aucun de ces deux-là, qu’on va suivre en priorité, ne sont du tout portés à la virilité ou au métier des armes. Leur tante générale d’armée si, et avec talent. Et elle est sourde et s’exprime en signant. Sans que ça pose de questions. Parce que, oui, la dimension inclusive est partout, mais de manière très normale et sans effets d’affichage. Ce qui est très chouette mais ça ne fait pas une bonne série. Ce qui fait que c’est une bonne série, c’est l’histoire. Et pas tant le scénario de fond, qui jusque là est assez attendu, mais l’histoire des personnages. Nombreux, riches, pleins de contradictions et d’évolutions. Ce sont leurs trajectoires qui font une histoire. Et du coup, pas besoin de mettre des combats partout, il y a de quoi s’occuper sans, et ça fait du bien. D’autant que même les méchants apparents sont complexes, parfois pas méchants du tout, parfois oui mais convaincu-es de bien faire. Et si vous ajoutez un monde joli et pleins de personnages secondaires très drôles, c’est bien rempli et réjouissant. Une belle série gentille donc, et loin d’être bête.