
Attention, je connais l’autrice (ça fait toujours classe) mais ce n’est pas pour ça que je vais dire du bien de ce livre. C’est parce qu’il est bien, et même plusieurs fois bien. En fait, j’en garde l’impression qu’Isabelle réussit plusieurs livres en un : de la vulgarisation sociologique féministe (avec de vraies pistes concrètes d’action), une histoire critique du numérique et un bouquin pour geek. Et les trois aspects me parlent. Je suis forcément preneur de la partie vulgarisation parce que je n’en nourris pour le boulot. Et autant ce n’est pas là que je découvre le plus, autant je trouve précieux une version aussi claire et synthétique sur plein de sujet. J’ai également beaucoup apprécié la relecture historique et le rappel de la place des femmes, ce qui rejoint mon attrait pour l’histoire populaire. Et, ici, ça donne une illustration exemplaire des mécanismes d’ajustement d’un système de domination. Parce que le numérique est assez unique de ce point de vue. Et enfin, j’ai été très fan des aspects les plus geek, de Mary Shelley au Golem de Prague. Et, oui, ils sont tout aussi pertinents et à propos que le reste et ils en font un bouquin tout sauf aride et surtout attractif pour de vrais geeks (et c’est tellement tant mieux). Et, oui, tout ça rentre en 200 pages, ce qui est vite lu, et c’est vraiment bien écrit, donc c’est encore plus agréable et donc rapide à lire. J’ajouterai que j’aime vraiment bien la construction et donc le cheminement proposé, qui suit une logique facile à suivre et qui passe par les objections qu’on entend le plus souvent de manière du coup très efficace (moi, je trouve qu’on sent les années d’expérience à répondre à des remarques plus ou moins à la con). Bref, si les thèmes de l’égalité et du numérique vous parlent un minimum, allez-y sans hésiter, et si vous êtes un peu geek : encore plus.