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Cheapass Games, c’est vingt ans d’édition de jeux de société, à tout petits budgets, aux mécanismes malins (et parfois exceptionnels), aux thèmes absurdes et magnifiques. Cheapass Games, c’est l’éditeur le plus joyeusement punk. Cheapass Games, ça fait vingt ans que je suis fan, que je collectionne leurs dizaines de jeu. Et c’est fini. Plus ou moins, mais plutôt plus. Et pour marquer le coup, pour bien finir, James Ernest a réussi à éditer ce gros bouquin avec tout dedans. James Ernest, c’est un style et c’est une voix, et c’est un enthousiasme iconoclaste. Qu’on retrouve ici parfaitement parce que oui, il écrit bien. Aussi. Et si la plus grosse partie de ce pavé massif est constitué des règles d’une centaine de jeux (ce qui, au-delà de l’aspect mémoire, représente une sacrée mine d’idées (et le matériel complémentaire est largement disponible gratuitement sur le site de Cheapass), ce qui m’a moi passionné, et amusé, et ému, ce sont les textes de James Ernest. Il raconte bien sûr la genèse et les évolutions de chaque jeu, mais aussi l’histoire de sa petite entreprise et des partis pris qu’il y a défendu. Et son envie de faire à petite échelle, librement et avec humour font du bien. D’autant plus dans un milieu qui devient un vrai business. J’ajouterai qu’on trouve en plus là-dedans quelques idées vraiment drôles d’adaptations en grand format et de détournements. Et une hilarante synthèse de son passage chez Microsoft. Au total, c’est vraiment destiné à offrir un bel objet aux fans de longue date et ça fait parfaitement le boulot.