
Récit ethnologique détaillé des grandes fêtes de l’hiver en pays Katash donc, par deux ethnologues et un photographe y ayant résidé jusqu’à être intégrés à la communauté. Il s’agit de la version livre, sérieuse et approfondie, de ce que j’avais découvert à travers la BD chroniquée précédemment et l’expo encore actuellement au Musée des Confluences (cf ci-dessous). Un peuple qui a donc maintenus vivantes et très peu transformées des traditions et rites remontant aux origines multi-millénaires de la civilisation indo-européennes et indo-aryenne. Et c’est en conséquence tout à fait fascinant, à double titre. D’abord quant au mode de vie d’une telle communauté et à l’importance donnée à son unité et sa cohésion. À travers en particulier l’injonction à dépenser tous ses excès de richesses au bénéfice de la communauté pour y gagner du prestige : une société de consumation et non de consommation. On y retrouve de forts échos des stratégies décrites notamment par Pierre Clastres pour éviter l’émergence du pouvoir d’un chef au profit d’une société acéphale qui est elle-même le pouvoir. Ensuite, c’est fascinant de ce que ça donne à voir, de manière épurée, de nos racines culturelles communes. En particulier pour ce qui est des rites de renouvellement cycliques de changement d’année (qu’on retrouve chez nous de pleins de manière et c’est rigolo). Et aussi pour ce qui est du rapport au pur et à l’impur et de comment ça fonde la justification moche de l’infériorité féminine. Oui, c’est fascinant et intéressant, mais ça donne pas envie d’en être surtout en tant que femme.. Pour moi qui en voulait plus que la BD et l’expo, c’est un livre qui fait bien le boulot et qui est accessoirement bien écrit et illustré de très belles photos.