Outre sa productivité impressionnante, Sanderson dispose d’une autre qualité rare : il suscite des attentes assez démesurées et il y répond mieux que bien. En particulier dans cette série, avec ce troisième tome de 1400 pages (sur 10 annoncés, vous voyez l’ambiance…). Qui, donc, tient toutes ses promesses, et mieux que ça. Il tient toutes ses promesses parce qu’on y retrouve tout ce qui m’avait fait adorer les précédents : des personnages attachants, nombreux et aux psychologies fouillées (en particulier pour du med-fan, on y aborde en finesse dépression, troubles de la personnalité, estime de soi, etc.) ; un monde riche, dépaysant et épique ; de l’humour, et un rythme toujours soutenu qui rends difficile de reposer le bouquin (alors que, vu sa taille, on a besoin parce qu’on a mal aux bras). Donc question de tenir la qualité excellente des précédents : on y est et ce n’est pas rien. Mais c’est mieux que ça. D’une part parce que les révélations successives font mesurer à quel point Sanderson en a sous Le coude pour nous emmener sur dix tomes sans délayer ou laisser trainer mollement ses intrigues. Ça avance, ça monte en puissance, on découvre de nouvelles couches d’enjeux et de mystères. Et d’autre part, dans les révélations en question, il y en a de splendides en termes de renversement de perspective. Ce qui permet entre autre d’éviter tout simplisme moral. Je n’en dit pas plus à ce sujet mais bravo. Avec ce troisième tome, Sanderson me confirme que c’est son grand oeuvre et que tout ce qu’il a montré de maîtrise et d’idées est ici développé à encore plus grande ampleur. Si vous aimez les séries med fan géantes ambitieuses et qui tiennent leurs promesses, vous pouvez y aller allègrement.
Oathbringer, de Brandon Sanderson