081119_Manuel-de-resistance-feministe

Ce petit (mais dense) manuel propose un balayage synthétique et solide des enjeux féministes. Et il fait bien le boulot de proposer une ressource compacte et efficace, pour celles et ceux qui veulent se former, ou approfondir, ou disposer de manière compilée d’un grand nombre d’arguments et de références. La première partie met à plat un certain nombre d’éléments de définition et de contexte. En partant du plus simple et en allant vers des contenus assez élaborés présentés de manière claire et efficace. Ce qui est le cas notamment des rapports             sociaux et rapports de domination, exercice pas facile et qui m’intéresse toujours beaucoup. C’est une partie que je recommanderai assez largement pour s’informer et se former, parce que je la trouve complète, facile d’accès et ambitieuse, en un nombre de pages tout à fait réduit. Et le style est agréable et vivant. La seconde partie passe en revue un certain nombre de mythes et arguments anti-féministes, pour mieux les contrer et les démonter. Chaque mythe est découpé en arguments spécifiques (et malheureusement tous trop de fois déjà entendus) et chacun de ces arguments se voit en réponse opposer un certain nombre d’arguments. Ces arguments sont à la fois théoriques, sur des questions de grilles de lecture et d’honnêteté intellectuelle, et factuelles, avec l’apport de nombreux éléments chiffrés et statistiques. Et cette partie là me semble très utile pour se défendre, pour argumenter et contre argumenter. Bien sur, elle sert aussi, à la lecture, à se former, et de manière efficace, mais je la trouve, du fait de sa forme, moins agréable à lire d’une traite. Pour autant, elle vaut le coup. Attention, par contre, c’est une autrice québécoise, et ses chiffres (comme les données historiques dans la première partie) concernent le Québec. Ce qui m’a intéressé à titre de comparaison, mais qui peut être frustrant quand on voudrait les chiffres français, notamment pour les utiliser dans un cadre éducatif. Après, ces chiffres se trouvent et peuvent globalement se calque sur la présentation de l’ouvrage. Au final, c’est un manuel que je trouve très utile, et tout à fait pratique à recommander et à transmettre. Pas forcément en point d’entrée, mais pour une deuxième étape efficace. Et j’en garde en bonus le version québécoise de mansplaining : mecsplication 🙂