081119_FARBEN-2018

Farben, en termes de matériel, c’est le minimalisme allemand. Autant dire que ça ne va pas attirer le chaland à coup de dessins mignons et rigolos : des cartes avec une couleur unie, des cartes avec chacune un mot, dans une police sobre, noir sur blanc. Et pour le coup, rien que de ce point de vue-là, j’aime vraiment bien. D’une part parce que ça change du style graphisme ultra-standardisé de l’ultra-majorité de la production contemporaine, et d’autre part parce que c’est adapté au mode de jeu et efficace. Pour ce qui est du jeu : un-e joueur-se choisit une carte mot et chaque autre participant-e va jouer une couleur qu’il ou elle y associe en expliquant pourquoi. Le pourquoi peut relever de l’anecdote, du poétique, du symbolique, du jeu de mot, peu importe. Chacun-e s’exprimera donc sur un registre libre, ce qui est riche. En soi, ça fait déjà une excuse jolie et poétique pour se raconter des trucs. Mais ensuite, on conserve cachée toutes les cartes couleur associées au mot, et plus tard, on tentera de se remémorer quel-le participant-e avait joué quelle couleur sur ce mot. Mémoire donc, et excuse pour mieux écouter. Sachant que le travail de mémoire est moins difficile qu’attendu puisqu’associé à des histoires. Personnellement, je trouve que c’est un beau jeu. Un jeu pour se parler, semi-librement, pour livrer ce qu’on a envie comme on a envie, déconner ou pas, faire de la poésie ou de la philosophie, parler émotions ou pas. Bref, c’est autant une excuse qu’un jeu, mais je trouve ça joli et efficace.