
L’âge d’or est un récif médiéval, ou tout au moins pseudo-médiéval. Au sens où il permet d’entrer dans une ambiance et un univers médiéval. Au sens historique et pas fantastique ou imaginaire habituel. Même si c’est fictif et pas dans un cadre historique identifié. C ‘est une ambiance qui m’a plu, d’autant qu’elle est mise en images de manière tout à fait exceptionnelle par Pedrosa. J’aimais déjà bien ce qu’il faisait jusque là mais ici j’ai été vraiment bluffé par le travail sur les couleurs et les aplats, sans lignes, sans traits de dessin (et il y a des vidéos sur YouTube sur sa manière de dessiner de cette manière-là). C’est à la fois très proche et très éloigné des codes de la BD et je trouve ça splendide. En particulier de ce que ça donne comme ambiances selon les palettes et comme impressions de lumière. Et les doubles pages d’un seul tenant font vraiment des tableaux qui mériteraient d’être encadrés. Ce qui est par contre moins réussi, à mon goût, c ‘est le rythme narratif. J’ai trouvé l’ensemble beaucoup trop lent, et beaucoup trop sobre en termes de textes ce qui est sûrement un choix mais je ne peux pas dire que ça me convainque. Et c’est dommage parce que ce qui apparaît des idées de scénario est sympathique et fait là aussi écho à une vraie pensée médiévale. Mais à ce rythme-là, soit ce sera trop peu traité, soit il faudra beaucoup trop de volumes. Après, si la dimension contemplative vous convient, ça peut vraiment vous plaire parce que comme je disais : c’est vraiment très beau.
