
A ma connaissance, ce petit livre autobiographique n’est disponible qu’au Relais des 2 vallées, au col de Joux-Plane, à côté de Samoëns. Parce que c’est le récit de sa fondatrice. Du coup, peu de chances que vous mettiez la main dessus. Et en même temps, si vous n’avez pas rencontré Rolande directement, ce n’est pas forcément motivant de se lancer dans l’histoire de sa vie. Ceci dit : quoique. Parce que la vie de Rolande méritait d’être racontée. Pour son parcours, qui est courageux et réjouissant. Et volontaire, parce qu’une femme seule, issue du milieu rural, ne monte pas simplement son resto à 1800 m d’altitude au milieu de rien. Ni sans être passée par quelques épreuves non plus. Rien de follement aventureux, notez, mais justement, c’est de vraie vie, à la fois normale et exceptionnelle, qu’on parle. Et c’est justement intéressant aussi pour tout ce que ça raconte de son enfance, de son éducation et de comment on vivait dans le milieu paysan de haute montagne il y a quelques décennies. En un mot : durement. Pour moi qui aime bien la région et qui suis toujours curieux d’histoire et de culture populaire, c’est vraiment instructif et très concret. La forme contribue d’ailleurs à cette dimension très directe et concrète : c’est une rédaction par une écrivaine publique à partir d’entretiens. Dans un style assez concret et pudique, qui colle bien au personnage mais qui fait que l’émotion est assez distanciée. Elle ressort pourtant par endroits, et en particulier grâce aux nombreuses photos au final. C’est une lecture courte mais touchante que j’ai appréciée.