
Erika et les princes en détresse est une BD, épaisse, en mode plutôt manga, auto-éditée par l’autrice. On y suit les aventures de la princesse Erika, du royaume de Brute. Et le principe, sur l’ensemble du bouquin, c’est du gender-swapping, c’est-à-dire une inversion des rôles genrés : les filles bastonnent, font la guerre, sont globalement plutôt des grosses bourrines (pour draguer aussi, d’ailleurs) et occupent les positions de pouvoir. Et les garçons sont sensibles, délicats, et s’occupent volontiers de la maison, de la cuisine, et de se faire draguer en rougissant. Du coup, oui, il s’agit clairement de s’amuser avec les stéréotypes et de se décaler. Ce qui marche tout à fait bien et qui est fait avec de l’humour. Après, c’est un humour très manga, visuellement comme textuellement. Donc ce n’est pas forcément de la grande finesse ou des registres toujours très élaborés, mais ça ne tombe pas dans le lourd, juste dans la blague un peu directe et facile. Le dessin est rond, coloré et agréable, mais là aussi très manga classique, donc pas forcément très détaillé ni varié, et avec assez peu de travail sur les décors et les environnements. Là encore, rien de désagréable, mais on reste dans un format assez attendu, bien qu’efficace. Je me suis globalement bien amusé à la lecture de l’ensemble, et il y a vraiment plein de petites idées très amusantes (notamment les princes en déclinaisons des princesses disney, et les pommes de ninja). Si vous le prenez comme une parodie légère et joyeuse des contes classiques avec une inversion assez directe mais bien amenée des stéréotypes de genre, vous devriez vous amuser aussi.