
Je découvre Elizabeth Gilbert (connue pour Eat, pray, love notamment) avec ce livre, et je dois bien dire que je suis séduit. Une chose est immédiatement évidente : elle sait écrire. Le style est vraiment très beau, très travaillé et sans aucune lourdeur, bien que l’ensemble soit rédigé d’une manière très dix-neuvième, en cohérence avec le récit. L’autre chose qui se dégage au fil du livre, c’est un talent également très évident pour la construction de personnages, et notamment de personnages féminins complexes. En particulier Alma, dont on va suivre la vie tout au long du livre, mais pas seulement. En effet, après un flashback assez détaillé et très prenant quant au parcours chamarré et impressionnant de son père, ce sont les grandes étapes de son parcours que l’on va suivre. Et c’est une vie très particulière, inattendue également. Qui tourne autour de la botanique (et accessoirement, à l’époque, c’est à la pointe de la recherche scientifique et commercial, et c’est très amusant d’en prendre la mesure) et qui va connaître des rebondissements imprévus (oui, parce que pendant longtemps, ça semble tout tracé). Et de manière étonnante, le seul moment que j’ai trouvé un peu longuet et pas très rythmé est celui où elle voyage finalement le plus. Alors que j’ai trouvé le reste complètement passionnant et absorbant et que sur la première moitié j’ai eu vraiment du mal à le poser. Mais à ce bémol près, j’ai vraiment trouvé ça très prenant, très touchant et plein de finesse, et plein de découvertes historiques amusantes (même si c’est une fiction). Jusqu’à la fin, qui est vraiment jolie et émouvante, et non dénuée d’une douceur amère. Le moins que je puisse dire est que je ne regrette pas de m’être égaré hors de mes habitudes actuelles de lectures de fantasy et de SF. Parce qu’à ce niveau de qualité, finalement, on s’en fout de la catégorie dans laquelle ça tombe 😉