
Nous en voici donc au “je ne sais plus combientième” tome des aventures de Vlad Taltos. Oui, j’ai un peu perdu le compte : le fait que les tomes ne suivent pas un ordre chronologique et changent grandement de style de l’un à l’autre n’aide pas. Et autant les changements de style me plaisent toujours beaucoup, autant le côté non-linéaire est un peu frustrant. Parce que Vlad Taltos, c’est à la fois une base plutôt policière (mais côté pègre) et un scénario de fond basé sur les secrets cosmiques du monde et des affinités avec des ami-es et allié-es balaises et dans des considérations de haut niveau. J’ai beaucoup aimé pendant tout le début la dimension crapulerie et montage de plans tordus et compliqués, pleins de fourberies et de ressources malins. Mais sur la longueur, j’ai beaucoup plus eu envie de voir avancer la trame de fond et de continuer à découvrir les secrets du monde et les dénouements des mystères et prophéties annoncées depuis un moment. Parce qu’il y a un vrai beau potentiel d’idées et de personnages, et ça s’annonce complexe et plein de surprises. Mais dans ce tome, foin de tout ça, on revient justement aux fondamentaux. Et donc, je trouve ça frustrant. D’autant plus qu’il s’agit de suivre Vlad qui monte un grand plan tordu pour se sortir de la merde. Et qu’il n’explique pas le plan tout le long du livre, seulement la préparation. Et non, il n’y a pas moyen de devenir ce qu’il va faire de tout ce bazar. Enfin, pour moi. Du coup, il reste surtout le plaisir des dialogues et des personnages, ce qui n’est pas rien, parce que oui, Brust est très bon pour tout ça, mais c’est un peu insuffisant. Pas du tout un mauvais livre, donc, mais au vu de là où en est de la série, ce n’est pas ce que j’attends. Et le suivant, dans l’ordre d’écriture, est avant, dans la chronologie, donc ma frustration ne va sans doute pas retomber tout de suite. Mais je ne lâcherai pas la série, elle est vraiment bien.