
Et oui, la manifeste du parti communiste est toujours vivant, et le voilà avec une adaptation graphique, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle 😉 Adaptation graphique et pas BD puisque même si il y a des phylactères, le texte est le texte d’origine et on navigue de planche en planche mais sans scénarisation ou mise en cases. Ce qui fonctionne certainement mieux que d’essayer de forcer le texte dans une logique de BD. Et les illustrations sont fortes. Sombres, aussi, mais j’aime vraiment bien le style. Contrairement à l’impression donnée par la couverture, on est dans des ambiances très torturées et sales, vraiment très proches du style de Ralph Steadman (qui a illustré notamment Hunter Thompson et que j’aime beaucoup). Si vous appréciez ce style graphique, c’est vraiment réussi (et ça aurait mérité même un format plus grand), sinon, et ce sera le cas de certain-e-s, vous allez détester 😛 Au-dela du traitement graphique, donc, pas de surprise sur le texte, qui reste tout à fait efficace et d’actualité et qui donne une lecture, certes rapide mais très efficace, de l’analyse posée par les premiers temps du socialisme et du communisme. Ainsi que de l’horizon révolutionnaire attenant. Et comme les parties les moins intéressantes du court texte d’origine sont traitées de manière très rapide et résumée (en particulier le daubage sur les camarades socialistes de la chapelle d’à côté), on y gagne même. Seul inconvénient pour l’instant pour un usage pédagogique, c’est en anglais. Mais si vous lisez l’anglais, moi je dis que c’est une bonne et belle manière de se replonger dans un classique. Voire de lui donner une seconde vie. Et pour finir, l’introduction de l’illustrateur est vraiment bien, pour le même prix.