300918_Black_god

Un tout petit roman, à peine plus qu’un grosse nouvelle, et une vraie réussite. P. Djéli Clark est un auteur de fantasy, voire de steampunk, qui, avec d’autres, explore une fantasy aux racines africaines. De fait, il est noir. Pour les amateurs de catégories, ça se classe donc dans Soul and Sorcery. Le moins qu’on puisse dire est que j’ai vraiment aimé ce petit opus, que j’ai du coup trouvé trop court. On y suit l’aventure d’une jeune habitante d’une Nouvelle Orléans uchronique, prise entre les feux d’une guerre de sécession qui ne se termine pas, et dans laquelle se mêlent dirigeables et divinités importées par les esclaves africains. La ville est un personnage en soi, dans un monde surprenant et nouveau, qu’on aurait envie d’explorer plus. L’histoire est bien menée, bien que courte, et se termine en beauté, et avec émotion. Mais surtout, en ce qui me concerne, il y a la langue. Non pas la langue de la narration, même si elle est effectivement parfaitement efficace et entrainante, mais la langue des personnages, des dialogues. Les langues plus exactement, puisque ce sont des variations de créoles, de cajun et de vocables caraïbes. J’aime en général ce genre de jeux sur les langues, et ici cela donne vraiment une voix spécifique et fascinante à chacun des personnages. Plus que le décor, c’est cette langue qui pour moi a donné chair à cet univers et à cette histoire. Et c’est ça qui m’a fait regretter la courte durée de l’aventure.