Je vous avais parlé déjà du livre synthèse de Yann Le Bossé, sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des communautés. Ici, il s’agit de la version longue, qui en détaille les fondamentaux et sources théoriques. Et Yann Le Bossé fait un boulot très complet, au sens où il prends le temps de repartir des pré-supposés philosophiques et sociaux les plus fondamentaux, pour les interroger et expliciter ses choix et ses parti-pris. Et qu’ensuite, dans la même logique très pas-à-pas, les conséquences théoriques qui en découlent, les travaux sur lesquels il s’appuie et les choix qu’il fait. C’est donc d’une transparence et d’une clarté tout à fait exemplaires, et un certain nombre de chapitres ont en eux-même un grand intérêt en termes de vulgarisation et de mise à plat de grands concepts. Qui plus est, ce n’est jamais dogmatique, c’est toujours situé. Et j’ajouterais même que c’est toujours avec une intention de réconcilier au mieux les points de vue antagonistes et extrêmes. D’une manière extrêmement québecoise dirais-je. Ce que je trouve régulièrement un peu mou, du coup, de manière très subjective. Ou plutôt, disons que j’ai tendance à me reconnaître plus facilement, dans certains cas, dans des positions un peu plus radicales. Bon, rien de grave, hein, je suis globalement bien d’accord avec ses positionnements, surtout dans une perspective de mise en action pragmatique. Dernier point : l’écriture est absolument à l’opposé de ce qu’on pourrait attendre d’un universitaire, donc très aéré, clair, explicite, avec des références biblio regroupées en fin de chapitre et peu de notre. C’est extrêmement lisible. Au point que ça me donne parfois l’impression que c’est trop léger, alors que sur le contenu, en fait, non, pas du tout.
Chroniques (SEb) 