
A force de me former de manière désorganisée, bien que grâce à de très compétentes collègues, aux questions de domination, et en particulier d’intersectionnalité, je me suis dit qu’il était plus que temps de me faire un bout de culture un peu plus construite sur le sujet. D’où cette lecture des plus sérieuses et des plus denses. Il s’agit d’une compilation d’articles internationaux, de chercheuses et chercheurs sur le sujet, plutôt dans du récent et à jour. Alors oui, c’est dense, parce que le sujet est touffu, en cours de travail, et que ce sont d’abord des articles de recherche. Maintenant, c’est globalement très très lisible. Je n’irais pas jusqu’à agréable, en termes de forme, mais franchement, c’est plus que décent. Bon, il y a quelques exceptions qui confine à la flagellation en termes de plaisir de lecture, mais elles ne sont pas nombreuses. Ceci dit, c’est de toutes façons le fond qui est intéressant, ce n’est pas une lecture pour se détendre. Et le fond est tout à fait passionnant. Et varié, parce qu’on passe par beaucoup de choses au fil des articles, que j’ai trouvé au demeurant organisé d’une manière efficace et plutôt pratiques. Il y a de quoi aborder de manière théorique ce dont il s’agit et pourquoi ça fait sens d’en parler et de le creuser, avec des liens intéressants avec les dimensions politiques (générales, mais aussi particulières, sur les questions de voile par exemple). Il y a aussi des questionnements sur les approches méthodologiques, plus pointues, et qui me concernent beaucoup moins. Et puis pas mal de travaux sur des exemples situés qui permettent de voir ce que ces approches théoriques ont de riche, voire de nécessaire pour saisir les enjeux d’un certain nombre de situations. Au final, j’en sors tout à fait satisfait, et même plutôt mis en appétit, même si les références citées qui me tenteraient le plus sont en espagnol (ce qui, en soi, est intéressant vis-à-vis de certains propos développés là dedans sur l’identité de la recherche, en termes culturel notamment). Certes, ce n’est pas de la vulgarisation, mais pour se confronter à cette question, ce n’est pas un mauvais point d’entrée pour peu qu’on supporte ce type de forme.