150818_Gilgamesh

Genre : la première épopée écrite de l’histoire de l’humanité, rien de moins. Le grand homme qui ne voulait pas mourir, pour reprendre le sous-titre donné par l’auteur. Jean Bottero, donc, assyriologue de renom, qui s’est donné pour ambition de réaliser cette traduction et cette édition à destination des profanes en assyriologie. Ce qui est à la fois louable et tout à fait réussi. Avant de se lancer dans le texte même, il propose donc une mise en contexte, une acculturation à l’assyrie de l’époque, mais également aux fouilles et sources qui ont permis de proposer ce texte. Autant a priori, ça me semblait un peu long, autant j’ai trouvé ça tout à fait intéressant et utile. Et, accessoirement, c’est écrit de manière agréable, et érudite, et non sans un certain humour. Un humour de vieux professeur très cultivé et très bien élevé, mais je trouve que ça a justement un charme suranné et délicat que j’apprécie tout à fait (par petites touches en tout cas). Cette introduction passée, on peut plonger dans le texte lui-même, qui a certes de nombreuses lacunes, mais qui reste suffisamment complet pour permettre une lecture complète et cohérente. Et c’est une belle lecture. En soi, c’est une belle épopée antique, dépaysante au possible, avec des thèmes forts et une vraie poésie. Et quelque chose de profondément universel à plusieurs titres : orgueil et abus du pouvoir, civilisation contre sauvagerie, amitié et surtout confrontation à la mort. Le fait que cette épopée soit si ancienne et qu’elle permette de se plonger dans les préoccupations et l’imaginaire d’une civilisation si lointaine ne fait qu’ajouter à l’émotion et la fascination. C’est plus étrange que la plupart des fictions, dans les références et la voix, et c’est un beau voyage.