
Jean-François Deffayet est conteur, mais un peu spécialisé, puisqu’il collecte et conte des histoires et des légendes de la vallée de Sixt Fer-à-Cheval (en s’aventurant au plus loin jusqu’à Samoëns, mais bon, c’est déjà presque un autre pays). Ce sont des contes et des légendes courts, et pour la plupart très simples. Ce qui est tout à fait cohérent avec leurs origines et la pratique orale, mais un peu déstabilisant et rapides pour nos habitudes actuelles de récits écrits. Il y est question d’ours et de loups, mais aussi de fées, du genre à exaucer un voeu par an sous une cascade et de géants des montagnes. Pour ce qui est du fantastique. Parce qu’il est aussi question de se faire la cour, de rivalités, et puis de moines plus ou moins recommandables et surtout d’or et de cupidité. Parce qu’il y aurait de l’or caché dans les montagnes du Fer à Cheval, bien sur. Ce sont des histoires amusantes et parfois surprenantes, mais qui en elle-mêmes ne sont pas non plus forcément marquantes. Bon, ceci étant, je parle de leur lecture, parce que contées dans de bonnes conditions, c’est sans doute une toute autre histoire. Mais ce qui m’a beaucoup plu, même à la lecture, c’est que ça donne comme impression de l’imaginaire et du mode de vie de ces pays de montagne dans les siècles passés. Il y a vraiment quelque chose qui se dégage des préoccupations, des peurs et des projections d’une société très repliée sur elle-même dans une environnement passablement hostile. Et étant attaché à ce coin-là, c’est une découverte et une immersion qui m’ont plues.