030518_Desproges_PerrineIl y a eu, depuis sa mort, beaucoup de manières de retrouver Desproges, et rares ont été celles qui ont été satisfaisantes. Je pense en particulier aux livres d’hommage regroupant des textes et commentaires de personnes n’ayant finalement pas grand chose à dire de plus que “Je le connais bien, je lui ai touché la main” ; ou, pire, aux multiples reprises de ses textes mal jouées et mal dites par des acteurs et actrices variées. Ici, fort heureusement, il s’agit de tout autre chose, puisque c’est sa fille qui est à l’écriture et à la compilation, et qu’elle propose un portrait, en 300 et quelques pages, fin, riche et réussi. Un portrait à la fois professionnel, avec de nombreux textes, notes et autres éléments peu ou pas connus (enfin, il y a bien quelques classiques, mais ils sont à leur place) ; et personnel, avec des archives privées et des récits plus intimes (mais pas trop intimes non plus, on retrouve complètement la retenue et la distance qu’aurait pu avoir Desproges et c’est bien plaisant). Les illustrations et textes sont chouettes et variées. Et puis, surtout, les textes sont parfaits. C’est de l’orfèvrerie : des extraits d’interviews et de textes de Desproges tissés avec de petits rajouts pour leur donner une unité et une fluidité. Du coup, on a finalement plus l’impression de lire Desproges qu’un ouvrage le concernant. Et c’est du coup un pur plaisir que d’avoir aussi bien l’impression d’être en accord avec ce que Desproges aurait fait lui-même tout en en découvrant autant. De mon point de vue, c’est vraiment un sans faute. Et il y a de quoi s’occuper un bon moment, ce n’est pas un petit volume. Et c’est qui plus est assez dense. Donc, oui, si vous aimez Desproges, vous pouvez foncer sans la moindre hésitation.