020418_Autobiographie_transsexuelle_vampires

Pas de surprise, enfin si, mais justement, c’est annoncé dès le titre, ce roman a un côté ovni. Ce qui, vous vous en doutez, n’est pas sans me plaire, ne serait-ce que par principe. C’est un roman court, constitué en fait de trois nouvelles consécutives, avec les mêmes personnages et la même narratrice. Narratrice transsexuelle donc, qui va entrer en contact et se lier avec une communauté de vampires/motardes/lesbiennes (dans un monde où les vampires ont une existence officielle, mais pour tout le reste, c’est la france d’aujourd’hui (et, plus précisément, ça se passe à Lille)). Et c’est drôle. Et c’est rentre-dedans et punk (avec des harley-davidson et des coups de batte pour quand la discussion n’est plus possible). Mais c’est aussi fin et intelligent, dans les personnages autant que dans la manière dont ça permet de mettre en lumière des questions d’identité, d’acceptabilité sociale et de discriminations (plus ou moins violentes). Parce que oui, la métaphore du vampire, sur les questions de transformations et d’identité, mais aussi de marginalité, ça colle quand même tout à fait bien. J’ai trouvé l’écriture tout à fait agréable et dynamique, et pleine de références de contre-culture et de culture populaire des minorités (bien amenées, accessoirement, c’est à dire sans gros sabots et sans que ça fasse plaqué). Et si les scénarios sont finalement assez classiques, ils fonctionnent très bien et le contexte et les personnages font que l’originalité du scénario n’est pas vraiment un enjeu. Pour tout dire, je trouve que ça se lit tellement vite que je regrette que ce ne soit pas des histoires plus longues où qu’il y ait une suite, il y aurait matière. En résumé, si vous aimez, au hasard, Virginie Despentes et les vampires, ou que le titre même vous intrigue : oui, ça vaut largement le coup d’y aller.  (Merci, Mélanie, pour le cadeau :).