
We are X est un documentaire musical, produit par la même équipe que Sugarman. Mais là où Sugarman était une enquête sur un musicien relativement inconnu, We are X raconte l’histoire de X-Japan, groupe certes peu connu en Europe, mais stars absolues depuis trente ans au Japon. Du genre à avoir vendu 30 millions d’albums et à être considérés comme les initiateurs de tout le mouvement rock actuel au Japon. Des superstars, donc, mais des superstars japonaises, donc pas tellement drogues et mégalomanie. On suit en particulier Yoshiki, le leader charismatique du groupe, batteur, pianiste, auteur, et surtout grand sensible, marqué par la disparition précoce de son père et une constitution qui faisait prédire qu’il n’atteindrait pas l’âge adulte. Et autant son côté romantico-gothique ne fait pas beaucoup écho chez moi, autant son parcours, et le parcours du groupe sont touchants et plein de surprises. Certes, on a l’impression de survoler l’histoire du groupe, ce qui est normal vu la durée, mais la dimension humaine est par contre tout à fait réussie et prenante. Accessoirement, musicalement, ils sont sacrément bons. Et ils donnent tout ce qu’ils ont à chaque concert, et ça se sent. En prime, ce sont les rois des tenues et des décos excessives, donc vous aurez votre pesant de japonaiserie bizarre. Au final, c’est un format plus classique et moins profondément touchant que Sugarman, mais c’est une très bon documentaire, et une plongée dans un groupe inconnu alors que mythique, ce qui en soi mérite le détour.