
(Je vais hyper bien me retenir en écrivant, mais je dois avouer que j’ai rigolé comme un gamin de huit ans pendant toute la lecture juste du nom de l’auteur. Bref, y a pas de quoi être fier, passons.) La vulgarisation scientifique est un exercice souvent difficile, en particulier pour des chercheurs très spécialisés. Parce que ce n’est pas facile de rendre compte de manière compréhensible et fluide de contenus pointus et complexes. Et là, je dis bravo à l’auteur de cette synthèse sur la période néolithique : c’est exceptionnellement accessible et agréable à lire. Vraiment, c’est fluide, vivant, drôle souvent, c’est un plaisir. Et, qui plus est, le contenu est absolument passionnant. Le parti-pris est d’interroger les connaissances archéologiques les plus actuelles sur le néolithique pour répondre à des questions très larges et avec beaucoup d’enjeux : sur l’apparition des cités, des rois et des pouvoirs centralisés, de la domination masculine, des religions organisées… bref, de tout un tas de choses qui font le socle de nos sociétés contemporaines et qui sont apparues pendant cette période longue et méconnue. Et si on n’arrive pas forcément à des réponses définitives et indiscutables, ce qui serait par ailleurs suspects, les théories avancées sont convaincantes et très éclairantes sur de nombreux points. Pour finir, et ce n’est pas anecdotique étant donné les questions abordés, qui ont une dimension politique majeure, Jean-Paul Demoule assume un positionnement politisé franc et honnête. C’est rare dans ce genre d’ouvrages. Tout au moins, il est rare que ce soit assumé et rendu visible. Et ça ne fait du coup que renforcer le propos. Un livre brillant, du coup, accessible et passionnant, et qui se permet qui plus est de soulever des questions en soulignant leur importance et leur dimension politique. Vous pouvez y aller, c’est du bon.