
J’aurais tendance à ne pas vous conseiller ce livre, tout en vous disant que je l’ai trouvé vraiment utile et que je l’ai lu rapidement et de manière concentrée. De fait, le sujet m’intéressait beaucoup puisqu’il s’agit d’un portrait actualisé et très documenté de ce que sont les classes sociales aujourd’hui en Europe. D’un point de vue professionnel, ça m’est très utile de pouvoir répondre sur ces questions : Y en-a-t’il encore des classes sociales ? Pourquoi on dit qu’il n’y a plus que des classes moyennes ? Et au niveau européen, qu’est-ce que ça change ? Et, de fait, j’y ai trouvé tout ce qu’il me fallait de ce point de vue là. Mais c’est assez chiant à lire. Enfin, les auteurs font des efforts, mais ça reste du texte de chercheurs du CNRS qui fait de la description sociologique à partir de données chiffrées internationales. Donc, non, ça ne se lit pas comme un roman. Maintenant, le positionnement assez clairement politique m’a aidé, et donne des éclairages moins froids et plus contextualisés, ce qui est vraiment bien. Je dirais donc que par rapport à ce qui est annoncé en termes de description et d’arguments quant à l’existence des classes sociales, leur importance et leur impact, le boulot est fait et bien fait. Par contre, le quatrième de couverture et l’intro annoncent un developpement en termes de perspectives de lutte et de mobilisation, à l’échelle des classes sociales européennes, et là, c’est court. Enfin : c’est pertinent et utile, mais ce n’est pas tellement développé ni surprenant. Oui, il faut reintroduire un discours et une lecture en termes de classe, et non, dans certains cas, la mondialisation ne rend pas ça simple. J’aurais bien aimé plus même si ce qui est apporté est solide et utile. Bref, à vous de voir, sinon, j’ai fait une sorte de fiche de lecture :
https://sebmots.wordpress.com/2017/11/15/les-classes-sociales-en-europe/