Paulo Freire est un grand monsieur de la pédagogie et de l’éducation populaire, que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire, notamment parce que son ouvrage le plus connu, Pédagogie des opprimés, n’est plus édité en français depuis un bon moment (et que, de manière générale, il a été assez peu traduit et peu réédité (même problème que Freinet, et je trouve ça un peu grave quand même)). Mais donc, ce petit opus, un de ces derniers, a été traduit et édité récemment, et j’en ai profité. Paulo Freire y discute de ce qu’est pour lui une pédagogie émancipatrice et une vraie éthique d’enseignement. Le moins que je puisse dire est que j’adhère au propos et que ça donne de quoi réfléchir. Et c’est bien une discussion, un exemple dans la forme de ce qu’il défends : ce n’est pas une grande théorie de la pédagogie mais un éclairage sur des questions et des postures essentielles, nées de sa pratique et d’échange avec d’autres pédagogues. Le ton alterne entre réflexions de fond, échange d’expérience et diatribe poétiques sur le positionnement éthique, politique et les enjeux de l’enseignement. C’est donc aussi un livre qui peut se savourer par petits bouts, pas forcément dans l’ordre, avec la garantie d’y trouver de quoi penser et évoluer. En particulier, en termes de prise de recul et de rélfexion sur le fond, puisque l’accent n’est pas sur les outils et éléments techniques mais bien sur la cohérence entre les intentions politiques d’un enseignement progressiste et la posture d’enseignant. J’aurais tendance à le recommander à tous les enseignants, pédagogues et autres acteurs de l’éducation populaire.
Pédagogie de l’autonomie, de Paulo Freire.
