Robert Benchley était un journaliste américain au style très anglais, de la bonne société mais passablement foutraque. Bon, cette présentation ne vaut pas celle qu’il a rédigé lui-même, où il épouse une princesse royale et finit enterré à Westminster. Cet ouvrage regroupe un grand nombre de petits textes sur des sujets divers et variés. Il s’agit de chroniques et de réflexions, sans lien entre elles si ce n’est l’humour très anglais et décalé de l’auteur. Et c’est ce qui fait tout le plaisir de la lecture d’ailleurs. Je classerais volontiers Benchley dans la même lignée qu’Alexandre Vialatte ou Desproges. Dans un style différent certes, mais avec cette même élégance dans l’écriture et cette même liberté de sujet associée à une tendance à s’égarer au gré d’idées lui passant par la tête et de considérations humoristico-philosophiques. S’ajoute à ça la dimension très anglaise, et très bonne société du dix-neuvième, de Benchley. Et si les textes méritent d’être lus pour leur qualité propre, je trouve que le caractère un peu suranné de l’écriture comme des situations décrites ajoute encore un peu au plaisir qu’on y trouve. Une belle découverte donc, et un précurseur de ce genre de textes, il me semble.
Remarquable, n’est-ce pas ? de Robert Benchley
