Joey Comeau est l’auteur des textes du merveilleux blog A softer world (http://www.asofterworld.com/), exercice dans lequel il fait preuve d’un talent remarquable avec les mots. Et, sans surprise, à coté de ça, il écrit de manière un peu plus habituelle. Enfin, habituelle, c’est beaucoup dire. The girl who couldn’t come est un petit recueil de nouvelles érotiques. Enfin, érotiques… érotiques comme l’est Bataille dans Histoire de l’Oeil par exemple, c’est-à-dire profondément dérangeant et questionnant. Touchant aux questions de désir et de sexe par des biais inattendus et parfois choquants. Pas choquantes par des ressorts faciles, mais par des bizarerries du désir et des passions humaines, de ce qui les provoque et ce sur quoi elles peuvent se fixer de manière plus ou moins maladives. Et pour autant, ce sont des nouvelles dynamiques, et très souvent drôles et pleines de second degré. Ecrites avec le même sens des mots que dans ses autres textes, qui plus est, ce qui pour moi fonctionne à plein. Ce n’est donc pas un recueil de nouvelles érotiques pour une lecture qui réchauffe au coin du feu, mais une vraie lecture qui questionne et qui agite, aux nombreux sens du terme.
The Girl who couldn’t come, de Joey Comeau.
