Embassytown est un roman étrange et fascinant. Embassytown est un roman de China Miéville. Ces deux phrases sont dans mon expérience synonymes. Cette fois-ci dans un cadre de science-fiction, on retrouve les ambiances étranges qu’il aime développer et des personnages complexes et riches. C’est de la vraie science-fiction à plusieurs titres. D’abord parce que ça se passe loin dans l’espace et loin dans le futur, avec des aliens bizarres et tout ce genre de choses. Mais aussi, et surtout, parce que tout cela n’est qu’une excuse pour se projeter dans des réflexions à longue portée sur les tenants et les évolutions possible d’une science ou d’un champ scientifique. Ce qui est inattendu et particulièrement riche, c’est que la science en question, c’est la linguistique, avec donc de grandes interrogations sur ce qu’est le langage, et en particulier les métaphores et le mensonge. Partant de là, vous vous doutez bien qu’il ne va pas s’agir de se tirer dessus avec des lasers à travers l’espace, même si ça bouge largement. La principale difficulté de ce livre vient sans doute du fait qu’il faut réussir à entrer dedans, avec son vocabulaire et ses références nombreuses et bizarres, d’autant que China Miéville ne fait pas d’efforts démesurés pour tout expliquer au début (ce qui en termes de rythme et de qualité littéraire se justifie complètement ici). Maintenant, si vous réussissez à entrer dedans et que vous aimez les bouquins riches et originaux, vous en aurez pour votre argent. Et tout ça ne fait que me confirmer l’intérêt de continuer à explorer ce qu’a écrit China Miéville jusque là.
Embassytown, de China Miéville.

Je me réjouis de le lire, celui-là!
Je suis bien entré dedans et j’ai eu beaucoup de plaisir à sa lecture (11 ans après mon premier commentaire O_o). C’est Miéville dans toute la puissance de son originalité et sans en faire trop non plus (comme dans Kraken, qui m’avait soûlé à force).