Bon, la pauvreté au moyen-age, on imagine qu’il y a de quoi faire. Effectivement, c’est le cas et ce petit bouquin se propose de brosser un tableau général, non de la pauvreté en général, mais des populations marginales dans le cadre urbain, ce qui mèle un certain nombre de profils et d’activités différentes. On passe donc en revue les délinquants occasionnels, les faussaires, les bandes organisées, la prostitution, les lieux de débauche et les réponses sociales et judiciaires à ces différentes populations. Donc aussi bien la charité et les hopitaux que les gibets, prisons et autres solutions de répression. Le tableau brossé est riche et ouvre des perspectives intéressantes, en se concentrant en particulier sur le quatorzième et quinzième. Autant les citations sont nombreuses et bien choisies, avec des textes d’époque souvent amusants et éclairants, autant je regrette un peu la construction d’ensemble, un poil chaotique. En effet, si il y a un découpage en chapitres assez cohérents, on se perd ensuite facilement au sein de chaque partie en allers et retours pas très organisés. Maintenant, ça ne gène pas non plus la lecture tant que ça, juste on a parfois l’impression d’écouter quelqu’un raconter et revenir aléatoirement à un sujet déjà traité que de lire quelque chose de structuré facile à retenir. Malgré ça, je l’ai lu avec plaisir et je me suis amusé, et j’y ai trouvé quelques mentions (que je cherchais, vous vous doutez) de la place des jeux d’argent et de ses lieux, bien que ce soit de manière assez anecdotique et indirecte. Au final, si le fait de traiter en même temps de la marginalité et de la pauvreté fait sens, elle ne permet pas de traiter en détail ni l’une ni l’autre, ce qui reste mon principal regret.