Un nouveau Pratchett, ça me fait toujours plaisir. Il s’agit ici d’une nouvelle enquête, spécifiquement de Samuel Vimes, même si le reste de la garde intervient à la marge. A la marge seulement parce que Vimes part, contraint plus que de bon gré, en vacances à la campagne. Une part du plaisir de la chose vient de ce décalage justement : un personnage exclusivement urbain, dans son histoire comme dans sa manière de penser, qui découvre le monde rural (et on est bien dans un contexte de campagne traditionnelle anglaise, malgré le monde fantastique). Une occasion pour Pratchett, une nouvelle fois, de briller dans sa manière de décrire les gens, leurs manières de vivre et de penser. Au-delà de ça, il y a donc une enquête, qui se met en place progressivement, et de manière intéressante. Elle a pour principal intérêt, à mon sens, d’être une métaphore très directe de questions sociales et politiques, notamment en termes de racisme et de discrimination. Sans être révolutionnaire ou incroyablement surprenant, c’est plaisant et réconfortant, dans la tradition, finalement, de nombreux autres tomes du Disque-Monde. J’ai beaucoup apprécié de découvrir certains personnages secondaires, attachants et drôles, en particulier le majordome de Vimes, mais aussi Sybil et le jeune Sam. Bref, des personnages rodés, une écriture qui fonctionne toujours très bien : un bon Disque-Monde de plus, qui ne se distingue pas particulièrement à mon sens, mais enfin, vu le niveau de l’ensemble, c’est déjà très bien.