Je n'avais jamais lu de roman de China Miéville, et pourtant, on m'en avait parlé depuis assez longtemps, en bien, en me disant que c'était un auteur qui avait des idées et des choses à dire. Effectivement, c'est le cas, et assez largement. 
Ici, il s'agit de fantastique contemporain, avec des sectes bizarres, des magies étranges, tout ça dans un cadre très contemporain, très urbain (londonien pour être précis) et assez sombre. 
Bref, on est loin du kistch de beaucoup de romans fantastiques, et plus proche de Tim Powers, ou d'Unknown Armies qu'autre chose. 
En ce qui me concerne, tant mieux, d'autant que Miéville, sur cette base plus si nouvelle, propose une masse d'idées et de personnages assez impressionnante. 
Et fortes, marquantes, crédibles aussi pas mal donc dérangeantes, mais aussi parfois légères et dans le clin d'oeil (mais ça reste très ponctuel, on est loin de l'ambiance de Charles Stross, même si les références et la densité sont parfois communes). 
Je ne peux pas dire grand chose du scénario sans en révéler potentiellement trop, mais je dirais simplement que, d'une part, il y a de la matière : bien des auteurs auraient fait cinq romans avec les idées et changements de direction qu'il y a là-dedans, 
et, d'autre part, le propos final m'a vraiment beaucoup plu même si je ne l'ai pas tellement vu venir. 
En termes d'écriture, c'est dense, bien foutu et original (oui, c'est cohérent avec le fonds), mais je ne le conseillerais par contre pas à des lecteurs qui ne sont pas franchement à l'aise en anglais, et je ne sais pas dans quelle mesure les traducteurs s'en sortent. 
Au final, je suis très content de cette première rencontre avec China Miéville, j'ai trouvé un remplaçant à Tim Powers (et avec probablement plus de fonds et de complexité, plus de caractère aussi), 
et j'en ai déjà des autres en attente du coup (oui, je n'aime pas être pris au dépourvu, si par hasard la bise doit venir).