La solitude des nombres premiers est un premier roman, certes, mais très réussi et très maitrisé, et qui trahit assez nettement les origines de son auteur, qui prépare son doctorat en physique théorique. Non que ça parle directement de thématiques scientifiques, mais ça parle d’inadaptation sociale, de décalage et de solitude. Pas seulement en rapport avec des personnages scientifiques, puisque ce n’est le cas que d’un des personnages principaux, mais de manière plus générale. Le propos est d’ailleurs relativement fin et touchant, avec des personnages certes assez typés, mais pas non plus caricaturaux au point que je puisse trouver ça gênant. Et de toutes façons, il s’agit de parler de profils marginaux. La structure du récit est pour le coup plus risquée, mais à mon sens efficace et bien gérée, puisqu’on fait de grands sauts d’époque en époque, et la fin a le mérite de ne pas être inutilement niaise ou kitsch. Je ne dirais pas que c’est un roman exceptionnel mais c’est une vraie réussite malgré tout, prenant et réussissant à traiter son sujet avec finesse.